L’Or des soirs

Est-ce du rivage que s’écarte
Le silence de l’arc
Longuement dessiné par les rames
Est-ce le voile de la Terre
Autrement qui éclaire
Une Lune au visage orangé
Ne cesse ni ne s’efface
Le trouble de l’âme avant la nuit

Un texte, comme une photo, c’est une scène, un moment. Il arrive par surprise, par un mot souvent, et grâce à ce qu’il a entrouvert, à ce qu’il suggère, il donne accès à un sens personnel, par des mots librement ou minutieusement choisis. Il vient le soir, le plus souvent, à ces heures où l’esprit se libère, disponible, en une sorte de méditation. À le relire le lendemain, il peut apparaître aussi étrange que familier, harmonieux ou disgracieux. C’est un autre travail que de le reprendre, pour enfin lui offrir une forme d’équilibre, comme l’on pose une pierre sur son angle le plus aigu.